• Abdelmalek SELLAL: les dessous d’une nomination !

    Abdelmalek SELLAL: les dessous d’une nomination !

    Lors d’une conversation avec un ami sur les élections présidentielles, nous avons abordé, on ne peut y échapper, le sujet des « conneries » du directeur de compagne du « candidat » et chef de l’Etat sortant, Bouteflika. Mais en parlant je me suis aperçu qu’il est tombé dans le piège, comme la grande majorité des  Algériens, qui consiste à rigoler et se moquer de la personne de Sellal, qui joue d’ailleurs très bien son rôle, amuseur de la masse.

    Avant d’en parler sur ce personnage public, je tiens à dire qu’il ne m’inspire rien du tout. J’ai décidé d’écrire ce texte pour essayer d’analyser les dessous de ses deux dernières nominations à des postes clés dans l’organisation politique algérienne.

    Cela va de soi, pour l’ensemble des Algériens, que Mr Sellal est un « vaurien ». Rien que sa façon de parler nous donne l’ampleur de sa stupidité. Cependant, certaines personnes se demandent, et à juste titre, comment il a pu avoir autant de responsabilités en si peu de temps ? Comment il a passé du« simple » ministrejusqu’au sommet de l’autorité politique « visible » en Algérie ? Des questions plus ou moins légitimes vu qu’il est connu pour ses échecs que je ne vais pas énumérer ici, mais facile à consulter dans la presse nationale.

    Pour répondre à cette question, il faut savoir que dans sa recherche d’un moyen lui permettant d’occulter les scandales, les échecs… de ses trois derniers mandats, le clan de Bouteflika a eu une idée géniale, à savoir l’enfumage à grande échelle. Cela devait se passer, vu l’ampleur du défit, par une importante orientation de l’opinion de la masse. Le service des relations publiques d’El-Moradia est très actif en ce sens. Il n’invente pas de nouvelles procédures mais il optimise la portée de ce qu’il entreprend.

    Cela dit, la meilleure personne qui pouvait rendre ce service n’était autre que le nouveau comique national, Mr A. Sellal. Connu par cet état d’esprit qui ne le quitte jamais.   »Il est de genre, m’a confié un politique algérien, à vous balancer une blague lors du premier contact avec lui ». On a tous remarqué qu’il ne connaît rien aux protocoles, ni à la bienséance des diplomates. D’ailleurs, c’est très étrange pour un diplômé de l’ENA, notamment dans la section  diplomatie, qui est sa « spécialité ».

    Donc, Sellal était le meilleur candidat pour ce nouveau poste, le comique officiel de l’Etat. Lors de son passage dans les différentes Wilaya du pays, il n’a pas cessé de lâcher des blagues, de mauvais goût pour la plus part. Mais il a imposé sa marque de fabrique en massacrant  l’arabe dans tous les sens et comme un étranger à cette langue. C’est vrai qu’il est Kabyle mais cela ne veut rien dire en soi. Alors la question qui se pose est : comment peut-on choisir une personne qui a du mal à s’exprimer  correctement ? Une réflexion à pousser plus loin si on regarde ses prédécesseurs qui, eux, n’avaient rien de commun avec lui.

    La réponse à toutes ces questions est très simple. Parce que la meilleure façon d’éviter les débats de fond et les débats intellectuels consistait à mettre sur scène un personnage qui peut semer davantage de confusion dans l’opinion de masse. Mr Sellal a bien joué ce rôle. Pendant toute la période où il était premier ministre, les Algériens discutent et se moquent de ses blagues, de ses « sorties à la con », de ses « déformations linguistiques ». Mais cette animation théâtrale a malheureusement jeté un voile sur la substance des mots et cela, par conséquence, a pu orienter facilement le public vers le terrain du ridicule, au lieu de l’analyse  poussée et de la critique scientifique.

    Pour preuve, il y a des milliers de vidéos qui sortent à chaque fois que Sellal use de sa bêtise. Des  montages vidéo qui ne sont pas plus que des instruments d’amusement et qui n’apporte aucune valeur ajoutée, sur le plan politique et intellectuelle. On a vu des jeunes, Algérois surtout, qui ont pu devenir des stars sur le net mais ils doivent tout ça, bien sûr, à Mr Sellal.

    C’est à cause de  Mr Sellal qu’on a peu parlé sur les réalisations de Bouteflika. Et lorsqu’on le fait, alors c’était pour se jeter les fleurs.  Depuis  septembre 2012, Sellal était la pièce-maitresse du jeu politique  Algérien : propagande et éviction. Lorsqu’il parlait, c’était juste pour nous dire que Bouteflika a fait du bon et du beau. Par ailleurs, lors de sa tournée nationale, il a distribué de l’argent à tour de bras parce qu’il sait qu’il n’a  de compte à rendre à personne sauf à son propre maître, Bouteflika. Mais ce dernier est, bien sûr, le marionnettiste par excellence comme il a toujours été.

    Au final, lors de cette compagne présidentielle le débat politique a tourné au tour des futilités, des accusations, des diffamations, des insultes, des menaces… Mais cela est, hélas, le rôle du personnage politique.  Les différents candidats n’avaient pas de grand-chose à présenter ou à proposer au peuple. Au fil de cette compagne électorale, les représentants de Bouteflika ont essayé d’étouffer toutes les critiques fondées par un seul argument ridicule: la stabilité. Mais on voit bien que Sellal s’en est bien sorti, même si son passage à Bejaia a faillit tourner en drame.

    Il faut rappeler au passage que c’est la première fois qu’un candidat aux présidentielles n’a pas pris la peine de se présenter à ses électeurs. Je pense qu’il n’a pas trouvé « intéressant » le fait de s’exprimer directement au peuple. C’est une « élection » par procuration: une MASCARADE sans égale. Le chef de l’Etat sortant est plus que sûr du résultat de sa besogne. Comment ne pas l’être ? lui qui a toute l’administration publique sous ses pieds (cf. le Wali d’Alger et le vote pour avoir un logement) ! Mais contrairement à H. Chavez, paix à son âme, et à V. Poutine, qui ont pu mener activement leurs compagnes électorales, trop « chaudes » d’ailleurs. Ces deux présidents populaires, des exemples en matière de réalisations réelles et d’amour pour la Patrie, ont parlé sous la pluie (les deux) et même sous la neige (Poutine) afin de présenter leurs projets et ont réussi à convaincre leurs électeurs.

    Pour le jeudi 17 avril 2014. Les lecteurs qui ont compris le message de ce texte vont se rendre compte,  une fois encore, qu’aller voter ou rester chez soi ne va rien changer au destin de l’Algérie. Les jeux sont faits. Il est trop tard, voire ludique et frivole, de parler  proprement des élections présidentielles en Algérie.

    Que Dieu préserve et bénisse l’Algérie et ses Enfants !

     

    Nabil de S’BIHA

     

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